Qu'est ce qui vous motive le plus, le travail de jardinier bio ou la dimension insertion du chantier ?
Je suis passionné par les deux aspects de mon travail. C'est une grande satisfaction de pouvoir cultiver et proposer à des consommateurs, des produits bio de qualité. C'est une grande joie, aussi , même si les difficultés sont nombreuses, de voir des personnes en insertion aller mieux et se préparer à entrer dans le monde du travail .
Comment êtes-vous arrivé à cette double activité ?
Je suis d'origine paysanne. Mes parents étaient cultivateurs dans le Pas de Calais. J'ai toujours beaucoup aimé les chevaux et j'ai effectué une formation de moniteur d'équitation. J'ai appris à encadrer des groupes de jeunes … et c'est mon activité avec les chevaux, qui m'a amené dans l'Ain. J'ai postulé comme encadrant au jardin du Sougey, car le poste correspondait à mes deux aspirations, encadrer des personnes en insertion et exercer cette activité d'éducateur, dans un cadre agricole.
Comment accueillir des personnes en difficultés ? quelle attitude privilégier ?
Dans ma famille, nous avons toujours eu la fibre sociale. Nous avons appris à faire attention à l'autre, à croire en l'autre. C'est indispensable pour le travail d'insertion. Nous accueillons des personnes qui sont parfois allées d'échec en échec dans la vie et qui ont besoin de reprendre confiance en elles. Certains crèvent de n'avoir jamais connu personne, de n'avoir aucun lien fort avec d'autres. Le chantier leur permet d'entrer en relation
Comment concilier l'atttention aux difficultés des personnes et les exigences de la production et du travail en équipe ?
En entrant au chantier, les personnes signent un contat. Il y a des règles de vie en commun à respecter. Si certaines règles ne le sont pas, la personne concernée a un avertissement oral puis, en cas de récidive, un avertissement écrit. Si les difficultés persistent, il y a un jour de suspension, puis 3 jours... et enfin, si cela ne s'améliore pas, la rupture du contrat et le renvoi. Avec des personnes qui ont perdu leurs repères et les habitudes de travail, il faut, tout en étant attentif, garder tout le temps de la rigueur. Le chantier d'insertion est le premier maillon d'une démarche qui a pour objectif final un contrat de travail ou une formation longue.
Il est énorme. L'association a posé les grandes lignes du projet. Elle est partie prenante de toutes les activités du chantier. Les encadrants ne sont pas seuls. Les bénévoles ont donné un coup de main, pour la réinstallation des serres. Certains participent à des activités comme l'animation d'un atelier de français ou la création du site internet . D'autres s'occupent de la communication. Lorsqu'ils le peuvent, certains viennent prendre le café avec les ouvriers en insertion. Un échange, d'un plus ancien à un plus jeune , une poignée de mains... ce sont des signes de reconnaissance dont les jardiniers ont besoin.